Selon le document « Action locale – Créer des écoles-santé » de l’OMS (2001), une école en santé envisage la « santé » comme un bien-être physique, social et affectif. Elle s’efforce de veiller à ce que la santé soit présente dans tous les aspects de la vie scolaire et communautaire.

Le concept d’école en santé associe la prévention et la promotion de la santé avec le développement de la qualité et pose les bases d’un environnement de vie, d’apprentissage et de travail sain à l’école. Cette approche propose d’intervenir de manière globale et concertée dans les domaines de la prévention et de la promotion de la santé à partir de l’école. Elle s’assure ainsi de proposer un environnement de travail stimulant et favorable à la santé.

L’intervention globale agit sur les facteurs clés du développement des jeunes, soit les facteurs individuel et environnemental. Les actions se déploient à différents niveaux (auprès des jeunes, école, famille, communauté), se renforcent mutuellement et sont complémentaires. Elles sont diversifiées (p. ex. activités, programmes, politiques, règles) afin d’influencer positivement les facteurs clés du développement des jeunes. L’intervention concertée: Elle doit être concertée entre tous les membres de le communauté (professionnel∙le∙s du milieu scolaire, familles, personnel des organismes communautaires, socio-économique et du domaine de la santé, des services sociaux, etc.). Ceux-ci sont invités à travailler ensemble afin de planifier et de déployer des actions cohérentes, de façon coordonnée et harmonieuse. L’intervention est planifiée depuis l’école: l’école assume un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de l’intervention tout en mobilisant les ressources de la communauté.

Actuellement, en Suisse, le concept de santé et bien-être à l’école est inclus dans la démarche d’éducation en vue d’un développement durable (EDD). On parle alors d’école en santé et durable. L’éducation en vue d’un développement durable fait la promotion de l’acquisition de compétences disciplinaires et transversales (personnelles, d’ordres méthodologiques et disciplinaires, et sociales) qui donnent aux élèves la possibilité de participer au développement durable de manière active en même temps que critique tout en se remettant en question. Ainsi, l’école favorise un apprentissage des savoirs, savoir-faire et savoir-être.

La prévention des addictions est inscrite dans le concept d’école en santé. L’école est un lieu important pour y repérer des jeunes en situation de vulnérabilité et mettre en place une démarche d’intervention précoce (IP) concernant les questions d’addictions ou les comportements problématiques. Les jeunes en âge de scolarité ou leurs proches sont également concernés par la consommation de substances (légales ou illégales) et par l’adoption de comportements problématiques. Actuellement, la thématisation de cette problématique à l’école est prise en charge par des acteur∙rice∙s très hétérogènes (professionnel∙le∙s de l’éducation, services spécialisés du domaine addiction, police, psychologue scolaire, médiateur∙rice, travailleur∙euse sociaux scolaires, ex-consommateurs, etc.) et une coordination entre cantons est actuellement inexistante; chaque canton, commune ou école propose sa propre mise en œuvre. Bien que la thématique des addictions soit mentionnée dans le Plan d’études romand (PER), il n'existe aucun concept détaillé et uniforme sur la manière et le moment où le thème des addictions ou des drogues peut être intégré dans le programme scolaire. Le développement d’un tel concept devient de plus en plus important notamment en lien avec le phénomène de la consommation mixte de substances légales et illégales (alcool et médicaments compris) chez les jeunes.

[dernière mise à jour le 01.02.2022]